Maurice Blanchot citations célèbres

dernière mise à jour : 5 septembre 2024

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Maurice Blanchot
  • Pensées faibles, désirs faibles: il sentait leur force.

  • Je me penche sur toi, ton égal, t'offrant un miroir pour ton néant parfait, pour tes ombres qui ne sont ni lumière ni absence de lumière, pour ce vide qui contemple. À tout ce que vous êtes, et, pour notre langage, n'êtes pas, j'ajoute une conscience. Je vous fais vivre votre identité suprême en tant que relation, je vous nomme et vous définis. Vous devenez une délicieuse passivité.

  • Si rien ne se substituait à tout, ce serait encore trop et trop peu.

  • Exprimez seulement ce qui ne peut pas être exprimé. Laissez-le inexprimé)

  • Nous ne pouvons jamais mettre assez de distance entre nous et ce que nous aimons. Penser que Dieu est, c'est encore penser à lui comme présent; c'est une pensée à notre mesure, destinée uniquement à nous consoler. Il est beaucoup plus approprié de penser que Dieu n'est pas, tout comme nous devons l'aimer assez purement pour que nous puissions être indifférents au fait qu'il ne devrait pas l'être. C'est pour cette raison que l'athée est plus proche de Dieu que le croyant.

  • Et si ce qui a été dit une fois non seulement ne cessait pas d'être dit mais recommençait toujours, et non seulement recommençait mais nous imposait aussi l'idée que rien n'a jamais vraiment commencé, ayant depuis le début commencé en recommençant.

  • La littérature prétend être importante tout en se considérant en même temps comme un objet de doute. Il se confirme comme il se dénigre. Elle se cherche elle-même: c'est plus qu'elle n'a le droit de le faire, car la littérature peut être l'une de ces choses qui méritent d'être trouvées mais pas d'être recherchées.

  • Le désastre... c'est ce qui échappe à la possibilité même de l'expérience—c'est la limite de l'écriture. Cela doit être répété: le désastre des scribes.

  • Un écrivain ne lit jamais son travail. Pour lui, c'est l'illisible, un secret, et il ne peut pas rester face à lui. Un secret, parce qu'il en est séparé.

  • La catastrophe gâche tout, tout en laissant tout intact.

  • Le Journal n'est pas essentiellement une confession, une histoire sur soi-même. C'est un Mémorial. De quoi l'écrivain doit-il se souvenir? Lui-même, qui il est quand il n'écrit pas, quand il vit sa vie quotidienne, quand il est vivant et réel, et non mourant et sans vérité.

  • Moins l'œuvre est manifeste, plus elle est forte: comme si une loi secrète exigeait qu'elle soit toujours cachée dans ce qu'elle montre, montrant ainsi ce qui doit rester caché, ne le montrant finalement que par dissimulation.

  • Voir était terrifiant, et arrêter de voir m'a déchiré du front à la gorge.

  • Je voulais voir quelque chose en plein jour; j'étais rassasié du plaisir et du confort de la pénombre; j'avais le même désir de lumière du jour que d'eau et d'air. Et si voir était du feu, j'avais besoin de la plénitude du feu, et si voir m'infectait de folie, je voulais follement cette folie.

  • Un écrivain qui écrit: "Je suis seul"... peut être considéré comme plutôt comique. Il est comique pour un homme de reconnaître sa solitude en s'adressant à un lecteur et en utilisant des méthodes qui empêchent l'individu d'être seul. Le mot seul est tout aussi général que le mot pain. Le prononcer, c'est convoquer à soi la présence de tout ce que le mot exclut.

  • Chaque artiste est lié à une erreur avec laquelle il a une intimité particulière. Tout art tire son origine d'une faille exceptionnelle, chaque œuvre est la mise en œuvre de cette faille originelle, d'où émane une plénitude hasardeuse et un éclairage nouveau.

  • Mon être ne subsiste que d'un point de vue suprême qui est précisément incompatible avec mon point de vue. La perspective dans laquelle je m'efface pour mes yeux me restitue comme une image complète pour l'œil irréel auquel je nie toutes les images. Une image complète en référence à un monde dépourvu d'image qui m'imagine en l'absence de toute figure imaginable. L'être d'un non-être dont je suis la négation infiniment petite qu'il suscite comme son harmonie profonde. Dans la nuit devrai-je devenir l'univers?

  • À mesure que la raison me revenait, la mémoire est venue avec elle, et j'ai vu que même dans les pires jours, quand je pensais que j'étais complètement et complètement misérable, j'étais néanmoins, et presque tout le temps, extrêmement heureux. Cela m'a donné de quoi réfléchir. La découverte n'a pas été agréable. Il me semblait que je perdais beaucoup. Je me suis demandé, n'étais-je pas triste, n'avais-je pas senti ma vie se briser? Oui, cela avait été vrai; mais chaque minute, quand je restais sans bouger dans un coin de la pièce, la fraîcheur de la nuit et la stabilité du sol me faisaient respirer et me reposer sur la joie.

  • Les amateurs de peinture et les amateurs de musique sont des gens qui affichent ouvertement leur préférence comme une maladie délectable qui les isole et les rend fiers.

  • Écrire, c'est se faire l'écho de ce qui ne peut cesser de parler - et comme il ne peut pas, pour en devenir l'écho, je dois, en quelque sorte, le faire taire. J'apporte à ce discours incessant l'esprit de décision, l'autorité de mon propre silence.

  • Mais mon silence est réel. Si je te le cachais, tu le retrouverais un peu plus loin.

  • Une histoire? Non. Pas d'histoires, plus jamais.

  • Il y a entre le sommeil et nous quelque chose comme un pacte, un traité sans clauses secrètes, et selon cette convention il est convenu que, loin d'être une force dangereuse et envoûtante, le sommeil deviendra domestiqué et servira d'instrument de notre pouvoir d'agir. Nous nous abandonnons au sommeil, mais de la manière dont le maître se confie à l'esclave qui le sert.